Je récolte mes miels sans rien changer à la façon dont le faisait mon grand-père, à la main, en respectant la nature et le travail des abeilles.
Le miel n'est récolté qu'à la fin de chaque floraison, en respectant le lent processus de finition qu'opèrent les abeilles, une trophallaxie régulière qui lui assure conservation pour l'hiver dans la ruche.
En respectant les critères du bio, le miel du corps de ruche est laissé aux abeilles, la cire qui sert de support aux miels dans la partie récoltée est changée régulièrement mais toujours dans le respect des abeilles, il est hors de question de les forcer à travailler pour s'adapter aux modes actuelles.
Le miel est le résultat d'une fleur, du travail de l'abeille et des conditions météorologiques du moment. Il est donc un produit vivant, et la légende qui lui accorde une durée de vie illimitée sous prétexte qu'il est essentiellement composé de sucres est complètement fausse.
Lorsque je récolte le miel, il n'est l'objet d'aucun chauffage : pas de chambre chaude pour le conserver ou le déshydrater artificiellement, pas de couteau chauffant, pas d'extracteur chauffant.
Chaque rucher est mis en pot après quelques jours de repos individuellement, il n'y a pas de mélange ou encore de chauffage pour détruire les levures naturelles du miel, pas d'ensemencement pour le rendre artificiellement crémeux.
Mon miel est l'unique résultat de la nature sauvage et de notre travail, aux abeilles et à moi.
A l'image du vin, il est donc toujours pareil et toujours un peu différent, certains miels sont des miels de garde qui peuvent se conserver 10 ans, d'autres doivent être mangés plus rapidement.
La DDM ( date de durabilité minimale ) présente sur le pot n'est qu'un indicateur de traçabilité, si le miel n'est pas protégé de la chaleur et de l'humidité, sa conservation peut en être altérée.
Comme moi, pour le garder longtemps, vous devez veiller à ce qu'il reste loin de toute source de chaleur, et le protéger des variations de température. L'idéal est une conservation à 12 d°.
C'est particulièrement vrai pour le miel de bruyère qui a naturellement 23 % d'eau ( 18 % pour les autres miels ) qui part en fermentation sous l'action de la chaleur et de l'air.
En effet, quand le miel n'est pas chauffé à la récolte, les levures qu'il contient ne sont pas détruites et peuvent s'activer entre 12 et 25 d°, aidées en cela que le miel est particulièrement hydrophile ( il absorbe l'humidité de l'air ).
Il est clair qu'il est plus simple de chauffer un peu pour l'apiculteur, le miel ne risquera pas de s'abimer chez le client , surtout les années ou les conditions météo sont aléatoires, mais je m'y refuse : la saveur et la longueur en bouche d'un miel, même légèrement chauffé, n'a pas d'équivalent avec le produit naturel.
De plus les dernières études montrent qu'un miel c'est pas moins de 140 molécules olfactives, dont la moitié ( ! ) sont détruites par le moindre chauffage, même léger.
Enfin, en bio, nous avons des critères de qualité plus strictes : le HMF ne doit jamais dépasser 20 mg contre une tolérance de 50 mg pour les miels dits conventionnels. Et ce HMF augmente avec les chauffages et le temps.
Les miels ne sont donc pas liquides tout le temps, toute l'année.
En conclusion, 2-3 pots peuvent se conserver sans problème dans le placard de la cuisine, un stock de 20 kgs de miel pour une année doit être gardé à 12 d° et l'étanchéité du couvercle doit être vérifiée régulièrement.
Le miel n'est pas stérilisé, un pot entamé ou non a les mêmes caractéristiques de conservation.